rhétorique_de_la_caricature
3. rhétorique de la caricature
3.4. récapitulation

Notre analyse rhétorique de la caricature a été dirigée, le long de ce chapitre, vers: l'image-valise comme métaplasme (?), la synecdoque, la métaphore, la métonymie et l'oxymore comme métasémèmes, et enfin l'hyperbole et l'antithèse, deux métalogismes.

Ce répertoire de figures est probablement pauvre, numériquement parlant (la rhétorique compte aux environs d'une centaine de figures). Toutefois, il ne faut pas oublier, d'un côté, qu'une part considérable de ces figures est inconcevable et irréalisable dans une représentation iconique: nous avons déjà eu l'occasion, en réfléchissant sur l'existence des métaplasmes et des métataxes dans le dessin caricatural, de saisir en partie la raison de leur absence. De l'autre, et qui plus est, notre point de départ a essentiellement été de vérifier une hypothèse sémiotique et non de réaliser ce qui n'est encore qu'un projet: une rhétorique générale de la caricature.

Et pour conclure cette troisième articulation de notre travail, nous proposons un tableau récapitulatif sur la fréquence des figures rhétoriques en caricature: (chaque occurrence équivaut à un dessin)

Figures

Image-valise

Métaphore

métonymie

Oxymore

Hyperbole

Antithèse

synecdoque

occurrences

7

16

16

4

9

11

22


Nous n'allons pas nous livrer à un inutile et superflu commentaire de ce tableau car nous jugeons qu'il peut aisément s'en passer: son caractère instructif n'en sera pas plus réduit. Nous signalerons tout simplement, en guise de supplément d'information, un phénomène assez particulier au message caricatural qui mérite amplement beaucoup de considération au niveau d'une recherche rhétorico-sémiotique; exemple: le dessin 34; ce dessin, qui à lui seul, ferait méritoirement l'objet d'une réflexion exclusive et sérieuse présente les quelques figures rhétoriques suivantes:

Oxymore (cf. 3.3.4)
métaphore: 'deux oiseaux amoureux' et 'deux êtres humains amoureux'
métonymie: 'larmes' pour 'chagrin'
antithèse: 'humain' vs 'animal'
'libre' vs 'prisonnier'
'unis' vs 'désunis'
'heureux' vs 'malheureux', etc.

Si l'on considère simultanément les dimensions de ce dessin, les figures rhétoriques qu'il met en œuvre et les significations qu'il véhicule, on peut obligatoirement deviner la raison qui justifie notre sélection de cet exemple: une économie exemplaire et un recours forcé aux procédés rhétoriques pour une transmission iconique condensée de significations.

sommaire | 0. introduction | 1. image | 2. caricature | 3. rhétorique de la caricature | 4. conclusion

© elmdari 1987