rhétorique_de_la_caricature
3. rhétorique de la caricature
3.3.3. métasémèmes

Définition: "le métasémème est une opération qui remplace un sémème par un autre" (p. 94). Cette conception (cette description) du métasémème revient à confirmer que le sens est pluriel, qu'il est l'effet d'une articulation.

Conformément à son souci de rigueur, le Groupe m propose, pour rendre compte de manière systématique des mécanismes impliqués dans le métasémème, deux types de décomposition sémantique radicalement différents. Le premier est conjonctif et matériel, il est désigné par: décomposition sur le mode P ;

exemple: fauteuil = siège et dossier et bras et pieds, etc.

Le second est disjonctif et conceptuel, il est désigné par: décomposition sur le mode S ;

exemple: "une sphère peut être ou une tête, ou un ballon, ou une pastèque, etc. Autrement dit, dans ce deuxième cas, nous extrayons de tête, ballon, pastèque, une propriété (un sème) commune, que l'on considère comme une classe" (Todorov 1970, p. 30).

Le Triangle d'Ogden-Richards explicitera davantage les deux types de décomposition:

figure

Ces types de décomposition ont l'avantage de pallier aux insuffisances et au caractère non rigoureux des termes dont usait la rhétorique classique et, qui plus est, supposent nécessairement une remise en cause de certains acquis de la rhétorique classique jusqu'alors indiscutables, à propos de certains rapports entre métasémèmes. Ainsi, nous pouvons obtenir:

3.3.3.1. synecdoque

Cette figure est le résultat de la possibilité que l'on a de descendre ou de remonter une décomposition sémantique. Ainsi, suivant la trajectoire parcourue, nous aurons deux types de synecdoque:

a. synecdoque généralisante (Sg): s'obtient en remontant la décomposition. Dans le cas de la décomposition matérielle nous aurons:

·
Sg P ; exemple: une femme prend une tasse de café (femme pour main).

Dans le dessin caricatural, cette version de la synecdoque - on le devine - est généralement difficile, et même fort difficile, à réaliser: elle n'est pas toujours pratique et les exemples (presque introuvables) qui, à la limite, pourraient l'illustrer, pécheront certainement par leur caractère peu convaincant; exemple:

dessin 19: un papa qui embrasse une serveuse

Peut-on dire, en cette occurrence, que le 'tout' c'est le papa et la 'partie', c'est sa bouche (ou ses lèvres) et que le tout s'est substitué à la partie, comme c'est le cas dans l'exemple linguistique?

dessin 12: peut-on dire que la fleur s'est substituée à l'une de ses parties qu'est l'odeur?

Deux raisons nous semblent suffisantes pour justifier la réticence des caricaturistes à user de Sg P .

i. elle est pratiquement malaisée dans la mesure où elle repose sur l'effacement du terme initial ('main' dans l'exemple linguistique) en structure de surface. Et dans le dessin caricatural, cet effacement est généralement difficile à effectuer; exemple dessin 07 (nous pouvons, d'une certaine manière, faire de l'exemple 'une femme prend une tasse de café' la transposition linguistique de ce dessin);
ii. la Sg P est une opération coûteuse : elle va à l'encontre du principe d'économie si cher aux caricaturistes (leur devise).

Dans le cas de la décomposition conceptuelle, nous obtiendrons:

·
Sg S ; exemple: utiliser 'animal' au lieu de 'chat' ou 'arme' pour 'revolver'.

Dans le dessin caricatural, ce type de synecdoque est pratiquement impossible et irréalisable. Rappelons que le terme de départ, celui qui définit toute une série de termes sur le mode conceptuel est une propriété commune à la totalité des éléments de la suite. Ce terme-propriété fait partie du vocabulaire abstrait que constituent les concepts avec lesquels nous analysons les objets de notre perception et nous les classifions.

Pour trancher, juste signaler cette évidence: l'incapacité où se trouve le dessin caricatural à exprimer directement l'abstrait.

b. Synecdoque particularisante (Sp): se réalise quand on descend une décomposition. Ainsi, parallèlement au premier type de synecdoque, nous obtenons:

·
Sp P ; exemple: l'illustre 'voile' pour 'vaisseau'.

Nous avons déjà remarqué que la caricature n'a pas beaucoup de prédilection pour les Sg P , "réserve" d'ailleurs qui se manifeste au profit des Sp P ; exemples [5]:

dessin 02: une 'main féminine' pour 'femme' et 'main masculine' pour 'homme'
dessin 20: 'fauteuil' pour 'salon'; ce dernier comportant: fauteuil et tapis et table , etc.
dessin 21: les 'hirondelles' se substituent à 'printemps' qui est un tout dont les parties sont fleurs et ciel bleu et température modérée et hirondelles, etc.
dessin 22: le 'micro' qui fait partie de l''équipement' d'un studio de télévision remplace la totalité de celui-ci
dessin 23: un 'diagramme accroché à un lit' au lieu de tout un 'hôpital'
dessin 24: 'sûreté nationale' pour administrations et commissariats et équipements et ... agents

La prédilection du dessin caricatural pour les Sp P trouve sa justification dans le fait que:

i. le mode P est une décomposition matérielle à base référentielle et métasémiotique;
ii. le dessin caricatural a tendance (à l'encontre de la photographie par exemple) à ne reproduire que l'essentiel, évitant par là toute redondance coûteuse et inutile au procès de signification.

Et c'est la complémentarité de ces deux faits qui favorise l'usage fréquent de la Sp P dans le dessin caricatural.

·
Sp S ; exemple: utiliser 'cochon' pour entendre 'toute l'espèce porcine'.

Nous avons déjà signalé la difficulté à laquelle est confronté le caricaturiste quant à l'expression directe, i.e. sans le secours d'une quelconque opération rhétorique, de ce qui relève de l'abstrait (ce qui a impliqué l'impossibilité de la Sg S en caricature). En guise de compensation à cette contrainte, désagréable et fort gênante, le caricaturiste se voit obligé d'emprunter le chemin synecdochique inverse: remonter une décomposition conceptuelle; exemples:

dessin 12: ce dessin a "sélectionné" 'tulipe' pour signifier 'fleur': le dessin caricatural est incapable de représenter une 'fleur' tout simplement parce que 'fleur' est un ensemble de propriétés communes à rose, lilas, marguerite, etc.
dessin 25: considérons cette suite: horloge, réveil, sablier, etc. Nous remarquons la présence du sème 'temps' dans tous les éléments de cette classe. Dans ce dessin, 'sablier' assure le rôle de représenter le 'temps' (abstrait)
dessin 26: si l'on essaie d'imaginer des scènes de 'courage' (ou de 'risque'), on pensera certainement à celle-là: 'marcher sur un fil' parce qu'elle est constituée, entre autres, par la propriété 'courage' (ou 'risque')

Toujours dans le même dessin, nous pouvons dégager le même parcours synecdochique pour exprimer, cette fois, la notion de 'danger': si la représentation de 'deux chiens en colère' peut signifier: rage ou faim ou danger, etc., c'est pourtant ce dernier sème qui est favorisé dans ce dessin.

A partir de cette brève présentation du mécanisme synecdochique en caricature, nous pouvons dire, pour récapituler, que la synecdoque est une figure prédominante en caricature, nous pensons plus particulièrement aux Sp, qu'elles soient physiques ou conceptuelles. Cet état de fait peut s'interpréter et trouver sa justification dans les deux remarques suivantes:

i. le principe du moindre effort conduit les caricaturistes à user de la synecdoque: ce procédé rhétorique permet, en effet, une transmission du sens à bon compte et avec un minimum de redondance (Sg P )
ii. la synecdoque constitue une technique qui offre la possibilité d'exprimer l'abstrait, l'une des contraintes majeures auxquelles la représentation iconique est confrontée (Sg S ).

C'est déjà confirmer le caractère nécessaire de la dimension rhétorique dans la signification, en l'occurrence celle de l'image caricaturale.

3.3.3.2. métaphore

Définition: "d'une certaine façon, la description du mécanisme synecdochique introduit à celle du mécanisme métaphorique"(p.106). Ce dernier peut se schématiser ainsi:

" D (I) A

où D est le terme de départ et A le terme d'arrivée, le passage de l'un à l'autre se faisant via un terme intermédiaire I, toujours absent du discours" (p. 108) et qui est une intersection de A et D: I = D Ç A.

Ainsi décrite, la métaphore se présente comme le produit de deux synecdoques: I étant une synecdoque de D et A une synecdoque de I.

Pour échapper à un compte rendu inutile, disons que pour se réaliser, le procès métaphorique doit respecter l'une des deux conditions:

i. (Sp + Sg) P ; exemple:

bateau voile (Sp P )
voile veuve (Sg P )

auquel cas nous aurons une métaphore purement physique.

ii. (Sg + Sp) S ; exemple:

terre sphère (Sg S )
sphère orange (Sp S );

ce qui réalise une métaphore purement sémantique.

Selon leur mode de réalisation dans le discours, nous pouvons distinguer deux variantes métaphoriques:

¨
métaphore in absentia: présence du terme A dans une séquence du discours; exemple: sur son visage, deux roses

D = joues roses (couleur) = I
I = roses roses (fleur) = A ((Sp+Sg) P );

¨ métaphore in praesentia: co-présence de A et D dans la même séquence textuelle; exemple: les roses de ses joues.

Au niveau linguistique, la seconde version de la métaphore (in praesentia) s'oppose à une autre figure métasémémique: la comparaison. "Cette opposition repose en effet tout entière sur la présence vs absence en surface d'un ligament comparatif" (Kerbrat-Orecchioni 1979, p.197). En surface car toute métaphore présuppose un 'comme' en structure profonde.

Dans le message iconique, cette opposition est neutralisée parce qu'il ne dispose d'"aucun morphème assimilable au "comme" du langage verbal" (idem., p. 198). Partant, les messages iconiques "ne peuvent offrir que des métaphores" (idem.).

Quant à l'autre opposition entre métaphore in absentia et métaphore in praesentia, est-elle applicable au cas de la "métaphore iconiques"? C'est ce que nous allons essayer de vérifier.

Remarque: certains de nos exemples présentent plus d'une métaphore. Seulement, notre objectif est de dégager des exemples et non de procéder à une analyse rhétorique de dessins caricaturaux, d'une part. De l'autre, les termes D, I et A que nous serons amené à dégager risqueront parfois de pécher par leur inexactitude. Qu'importe! L'essentiel pour nous est d'expliciter les mécanismes métaphoriques en caricature.

a. Métaphore de type (Sg + Sp) S :

·
in absentia; exemples:

dessin 27: D = roi autorité = I
I infirmier = A
dessin 28: D = campagne électorale compétition = I
I course = A
dessin 29: D= crise en sursis explosion
I bombe allumée = A
dessin 30: D= rapport sexuel entremêlement = I
I rencontre fiche mâle-fiche femelle = A
dessin 31: D = Beguin refuse le re- trait de l'armée israélienne entrave = I
I crever un pneu d'un engin militaire = A
dessin 32: D = coureurs (course) départ = I
I vacanciers (vacances) = A

Dans tous ces exemples, seul le terme A du mécanisme métaphorique est présent.

·
In praesentia; exemples:

dessin 01: D = carte d'Italie une certaine forme = I
I une botte = A
dessin 30: D = homme (et femme) mâle (et femelle) = I
I fiche mâle (et fiche femelle) = A
dessin 33: D = enfant non maturité = I
I Kaddafi = A
dessin 34: D = deux amoureux amour = I
I deux oiseaux = A
dessin 35: D = grimper à un mur difficulté = I
I entrer à une école = A

"La métaphore peut tendre à la limite vers une intersection nulle" (Groupe m , p. 119); ainsi, nous avons la métaphore iconique suivante:

dessin 02: D = mariage (anneau, par métonymie)
A = prison (cadenas, par métonymie).

b. Métaphore de type (Sp + sg) P : considérons ces quelques exemples:

dessin 36: D = (un) saint auréole = I
I Jospin = A
dessin 37: D = clowns déguisement = I
I Chirac et Mitterrand = A
dessin 38: D = animal gueule = I
I brouillard = A

Apparemment, ces exemples fonctionnent à la manière d'une métaphore physique, déjà illustrée par l'exemple linguistique: D = bateau voile = I
I veuve = A

Toutefois, les exemples iconiques se démarquent du fonctionnement de la métaphore P par un point crucial. Crucial parce qu'il concerne directement un principe du procès métaphorique: dans tous ces exemples iconiques, nous remarquons la présence de l'intersection I; or, dans notre introduction au procès métaphorique, nous avons écrit que la réalisation de la métaphore passe nécessairement par l'absence du terme intermédiaire dans le discours. Dans ce cas, deux questions s'imposent:

i. quel est le statut rhétorique des phénomènes que nous venons de rencontrer dans ces exemples?
ii. quel est le sort des métaphores physiques dans le dessin caricatural?

Nous ne répondrons pas à la première interrogation pour une raison déjà signalée dans une remarque à la page 37. Quant à la seconde, il suffit de nous rappeler ce qui a été dit à propos des Sg P pour deviner qu'une métaphore physique aura des difficultés pour se réaliser dans le dessin caricatural simplement parce qu'elle implique l'absence du I.

Cette très schématique présentation du mécanisme métaphorique impliqué dans la signification de l'image caricaturale nous renseigne déjà sur la prédilection des caricaturistes pour cette figure métasémémique.

Nous n'avons pas cherché (ni même pensé) à essayer de découvrir quelques particularités de la métaphore iconique car c'en est pas l'occasion; mais tout simplement à démontrer que la caricature est un lieu qui n'échappe pas au métaphorique. D'ailleurs, à elle seule, la métaphore iconique mérite largement qu'une réflexion systématique et sérieuse lui soit consacrée.

3.3.3.3. métonymie

Définition: "dans la démarche métonymique, le passage du terme de départ (D) au terme d'arrivée (A) s'effectue via un terme intermédiaire (I) qui englobe A et D" (p. 117):

D È A = I

autrement dit, "la métonymie repose sur le vide" (p. 117).

Pour compenser l'insuffisance de cette définition, le Groupe m recourt au concept de "connotation": ainsi, la métonymie repose sur le rapport connotatif entre ses termes et ce, en fonction de l'une des deux règles suivantes:

1. un terme connote un autre avec lequel il peut être combiné;
2. ou dont il est une partie constituante [6].

Ainsi, nous avons pu enregistrer un certain nombre d'illustrations iconiques du procès métonymique que nous présentons ci-dessous.

Remarque : notre énumération des exemples de métonymie sera paradoxalement longue, et donc probablement ennuyeuse. Qu'importe! elle est légitime vu la variété des espèces de métonymie; les exemples seront donc donnés en bloc. C'est que la métonymie est la figure qui, pensons-nous, souffre légèrement d'un manque de rigueur de la part du Groupe m .

dessin 01 et dessin 10: D = français A = béret et bonnet phrygien

Nous sommes donc en présence de métonymies réalisées en fonction de la règle 2 de connotation: les deux coiffures sont 'parties' constituantes de 'français'. En termes classiques, ce sont là des métonymies de la chose pour le maître ou le patron, celui qui en a la possession ou l'usage.

dessin 33: D = enfant A = culotte

La même démarche est valable également pour cet exemple, excepté ce détail: une culotte au lieu de béret et bonnet.

dessin 16 et dessin 40: D = écrivain A = stylo et plume

Ces deux procédés ne peuvent être que métonymiques car les deux instruments ne sont pas parties intégrantes de l'écrivain (que l'on pense aux écrivains utilisant des machines à écrire ou des ordinateurs). En termes classiques, ce sont là des métonymies de l'instrument pour l'agent qui l'utilise.

dessin 12: D = odeur désagréable A = nez pincé

Voici une métonymie de l'effet pour la cause.

dessin 40: D = danger A = 'drapeau noir'
dessin 41: D = gloire (vainqueur) A = laurier
dessin 42: D = paix A = colombe et rameau d'olivier

Dans ces trois dessins, nous retrouvons une nouvelle espèce de métonymie: celle du signe pour la chose signifiée.

dessin 43: D = dossiers A = casier

Dans cet exemple, les deux termes de la métonymie entretiennent un rapport de contenant à contenu.

dessin 44: D = amour A = cœur

Cette métonymie s'appelle en termes classiques: métonymie du physique pour le moral.

dessin 02: D = mariage et prison A = alliance et cadenas

Ainsi, après ce coup d'œil sur le procès métonymique en caricature, nous pouvons constater que la métonymie est aussi chère aux caricaturistes que la métaphore et la synecdoque, et aussi fréquente, pour ne pas dire plus.

Et parallèlement au mécanisme synecdochique, nous sommes en mesure d'écrire, nos exemples le confirment, que la métonymie:

i. permet le respect du principe d'économie et du moindre effort pour signifier;
ii. constitue une autre technique pour exprimer l'abstrait, ce que l'image ne peut représenter directement, et donc échapper à un handicap désavantageux.

3.3.3.4. oxymore

Définition: "l'oxymore résulte d'une contradiction entre deux mots voisins, généralement un substantif et un adjectif" (p. 120), le premier terme "possède un sème nucléaire qui est la négation d'un classème de l'autre terme" (p.120); exemple: obscure clarté, neige brûlante.

Avant de chercher des oxymores dans le dessin caricatural, il nous faut d'abord dégager la part du linguistique dans cette définition. En effet, la définition de l'oxymore est nettement marquée par la syntaxe linguistique; elle présuppose d'abord l'immédiate contiguïté de deux signes (linéarité), ensuite l'existence de catégories grammaticales.

Pour la première condition, nous savons déjà ce qu'il en est dans les messages iconiques; quant à la seconde, elle est théoriquement inconcevable dans ces messages parce que les dites catégories sont obtenues en fonction des possibilités (restreintes) d'occurrence des signes linguistiques. Et en iconologie, il est pratiquement impossible de faire l'inventaire des possibilités combinatoires des signes iconiques.

Il arrive que l'on essaie d'éviter cette difficulté que pose l'intervention de la dimension syntaxique pour aborder l'oxymore dans un message iconique en le réduisant à la réalisation de deux antonymes dans une même image [7], comme il serait exactement le cas dans le dessin 45: printemps vs hiver.

Toutefois, cette façon de résoudre le problème ne nous satisfait guère dans la mesure où l'oxymore, pouvons-nous dire, est une rupture d'isotopie, i.e. que nous avons affaire aux classèmes et non aux simples sèmes nucléaires uniquement, et par conséquent à une incompatibilité sémantique (cf. l'antithèse au 3.3.4). Partant, les exemples suivants seront, peut-être, plus convaincants:

dessin 12: dans ce dessin, une incompatibilité entre les deux Sm 'fleur' et 'nez pincé' est incontestable. Cette incompatibilité, cette rupture d'isotopie, réalise l'oxymore par la présence de deux sèmes contradictoires: le classème 'agréable' dans 'fleur', et le sème nucléaire 'désagréable' de 'nez pincé

figure

dessin 34: l'isotopie du dessin est rompue par la présence de sèmes antonymes: le Sm 'oiseau' est constitué, entre autres, par le sème nucléaire 'animal', alors que le Sm 'larmes de chagrin' comporte le classème 'humain'. Ces deux sèmes sont antonymes parce qu'ils sont l'articulation d'un même axe sémantique

figure

dessin 46: dans ce dessin, nous sommes en présence d'une isotopie rompue. Si nous considérons les Sm: 'mer' + 'chapeau' + 'panier' + 'canne', nous pouvons extraire le classème qui permet leur compatibilité à savoir 'pêche'; ce classème s'oppose au sème 'chasse': une propriété du Sm 'colombe'. Cette opposition est articulée sur l'axe sémantique

figure

Pour conclure cette brève présentation de l'oxymore iconique, nous ne parlerons pas de son occurrence dans le dessin caricatural (l'essentiel pour nous a été juste de prouver son existence), mais insisterons plutôt sur une observation qui a attiré notre attention au cours de notre réflexion sur l'oxymore.

Nous avons remarqué que, au-delà de l'empreinte linguistique qui marque nettement la description des figures rhétoriques, il reste possible de l'en débarrasser et de saisir, par conséquent, les éléments d'une définition qui serait plus générale et qui rendrait compte des faits sémiotiques.

[5] Les illustrations iconiques que nous seront amenés à dégager au fil des figures atteignant le nombre de six dénotent, à l'intérieur de notre travail, une certaine fréquence voire même une certaine abondance.
[6] Pour saisir la différence entre synecdoque et cette règle de métonymie, il suffit de comparer les exemples: 'stylo' pour 'écrivain' et 'main' pour 'homme'.
[7] Chebat et Gautier (1978), dans leur analyse d'une image publicitaire, considèrent la juste juxtaposition de deux espaces urbain et rural comme un oxymore.
3.1. théorie de la figure
3.2. généralités
3.3. analyse rhétorique de la caricature: relevé des figures
3.3.1. métaplasmes
3.3.2. métataxes
3.3.4. métalogismes
3.4. récapitulation
sommaire | 1. image | 2. caricature | 3. rhétorique de la caricature | 4. conclusion

© elmdari 1987