3. rhétorique de la caricature 3.3.2. métataxes |
Définition: au niveau linguistique, les métataxes sont: "le domaine des figures
agissant sur la structure de la phrase" (p. 33); ils présupposent donc une syntaxe,
i.e. un système de règles pour l'agencement des morphèmes en séquences codées dites
phrases. Toutefois, la difficulté que pose inévitablement toute analyse métataxique est que "la syntaxe continue à occuper une place flottante entre morphologie, logique et sémantique" (p. 67). Pour être bref, disons que "du point de vue rhétorique comme du point de vue grammatical, l'ordre des mots est l'aspect capital de la syntaxe" (p. 69). En effet, il implique, linguistiquement parlant: i. l'organisation des morphèmes en séquences ou syntagmes, ii. l'appartenance des morphèmes à des classes (grammaticales) définies par la position occupée dans tel syntagme, iii. l'existence de marques complémentaires (genre, nombre, personne, temps) unissant, entre eux, morphèmes et syntagmes, iv. un ordre des morphèmes dans le syntagme et des syntagmes dans la phrase. Dans cette conception de la syntaxe, nous retrouvons un concept déjà signalé, celui de la linéarité. Les métataxes serait alors des atteintes à des structures linéaires dont la codification permet au langage verbal de satisfaire amplement au principe d'économie. Cette codification n'est certainement pas due à un 'utopique répertoire restreint' de signes ou de mots parce qu'il est possible de "nommer" tous les signes d'une image et de leur trouver des ''équivalents" linguistiques; elle est due essentiellement au fait que le langage verbal dispose de: i. une double articulation, ii. une linéarité, iii. marques complémentaires d'agencement; ce qui implique des possibilités combinatoires très limitées. Ainsi conçue, une syntaxe est pratiquement inconcevable pour un système iconique parce qu'il ne dispose ni d'une deuxième articulation (?) ni d'une linéarité ni de marques complémentaires. Mais déduire de cette impossibilité l'inexistence même d'une 'syntaxe iconique' serait une démarche naïve et méthodologiquement fort dangereuse. Car à un certain endroit de ce travail (cf. 1.3), nous avons écrit que les messages iconiques transmettent du sens; or "il n'est pas possible de concevoir une transmission, quelle qu'elle soit, sans une syntaxe" (Porcher 1976, p.233). Devant cet état de fait, nous ne pouvons qu'ajourner notre analyse métataxique de la caricature jusqu'à ce que la sémiotique visuelle découvre les mécanismes syntaxiques impliqués dans la transmission des messages iconiques. |
3.1. théorie
de la figure 3.2. généralités 3.3. analyse rhétorique de la caricature: relevé des figures 3.3.1. métaplasmes 3.3.3. métasémèmes 3.3.4. métalogismes 3.4. récapitulation |
sommaire | 1. image | 2. caricature | 3. rhétorique de la caricature | 4. conclusion |
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